Les remèdes de grand-mère contre la sécheresse intime
La sécheresse vulvo-vaginale est un problème délicat, généralement dû à une baisse des niveaux d'œstrogènes ou à un défaut d'hydratation des muqueuses intimes. Dans cet article, nous analysons l’efficacité des remèdes de grand-mère contre la sécheresse intime, ceux qui marchent, ceux qui sont peu efficaces et ceux qu'il faut éviter à tout prix !
Les origines de la sécheresse intime
La sécheresse vulvo-vaginale est un problème commun affectant de nombreuses personnes à différents stades de leur vie. Elle peut être causée par divers facteurs tels que les changements hormonaux, notamment en cas de baisse du taux d'œstrogènes. La quantité d'œstrogènes circulant dans l'organisme diminue naturellement avec l'âge, entrainant le plus souvent une sécheresse de la vulve et du vagin. Cependant, il n'y a pas que le vieillissement qui impacte la production d'hormones. C'est également le cas des personnes :
- dont les taux d'hormones varient dans le cadre de la ménopause, d'une grossesse, de l'allaitement, etc. ;
- sous chimiothérapie ou hormonothérapie dans le cadre d'un traitement contre le cancer ;
- suivant une radiothérapie concentrée sur la région pelvienne ;
- souffrant de troubles de l'immunité ;
- ayant subi une ablation des ovaires et/ou de l'utérus ;
- prenant certains médicaments : pilule contraceptive, sédatifs, antidépresseurs, antihistaminiques, certains antibiotiques, certains traitements contre les problèmes cardiovasculaires ;
- souffrant de certaines affections causant de la sécheresse comme le syndrome de Goujerot-Sjörgren.
Peut-on vraiment se fier aux remèdes de grands-mères en matière de santé intime ?
Les recettes maison à éviter absolument
En faisant une simple recherche sur Google, vous pourrez facilement tomber sur toutes sortes de remèdes très répandus qui prétendent être efficaces, mais qui peuvent surtout être nocifs. Par exemple, l'utilisation de douches vaginales faites maison ou l'application de certaines huiles essentielles non diluées peut déséquilibrer la flore génitale naturelle et aggraver la sécheresse intime.
En cherchant sur le web, vous trouverez probablement des articles vantant l'efficacité des œufs de Yoni pour traiter ce type de problème. Ces objets plutôt bizarres promettent de stimuler les glandes vaginales et d'améliorer la lubrification comme par miracle. L'emploi de ces pierres de forme lisse et ovale n'est pourtant pas conseillé par les professionnel·le·s de santé. Non seulement elles ne présentent pas l'efficacité déclarée, mais, en plus, l'introduction de corps étrangers dans le vagin régulièrement et de manière prolongée peut nous exposer à des infections fongiques et bactériennes et nuire au bon fonctionnement du plancher pelvien.
Les œufs de Yoni sont par ailleurs fabriqués dans des pierres naturelles pouvant présenter des porosités, voire pire, contenant quelquefois des concentrations très élevées en métaux lourds. Enfin, la forme ovoïde, lisse et de petite taille peut favoriser l’introduction d’air dans le vagin et favoriser la prolifération de bactéries aérobies comme le staphylocoque doré, responsable du syndrome du choc toxique. Tout cela est donc à prendre avec des pincettes.
Autre remède de grand-mère nocif circulant librement sur internet : laver ses parties génitales avec du jus de citron. En fait, c'est laver son vagin tout court qui est une mauvaise idée. En effet, celui-ci est "auto-nettoyant" et ne nécessite pas de gestes ou d’ingrédients particuliers pour être assaini ou nettoyé, sauf recommandation médicale. Utiliser du citron ou tout autre produit, même naturel, y compris l'eau, peut perturber le pH naturel et la flore du vagin. Au final, vous risquez d'aggraver les inconforts intime et problèmes gynécologiques tels que la sécheresse vaginale, les irritations et démangeaisons, tout en favorisant le développement de mycoses et autres d'infections.
Les astuces qui peuvent aider dans certains cas
Certains conseils et bonnes habitudes peuvent aider à réduire les symptômes d'inconfort, à condition d'être adaptés à votre situation. Augmenter votre consommation quotidienne d'eau peut, par exemple, être une excellente idée. Une bonne hydratation de l'organisme est essentielle pour maintenir le bon fonctionnement des cellules épithéliales, constitutives des tissus muqueux et cutanés, y compris au niveau de la vulve et du vagin. Il n'existe, cependant, pas de preuve scientifique irréfutable qui démontre qu'une boisson plus qu'une autre peut soulager la sécheresse vaginale.
L'application locale d'huile d'olive, de coco ou de lin peut apporter un apaisement des irritations et démangeaisons, mais elle pose problème pour plusieurs raisons. En premier lieu, ces huiles ne sont pas stériles, peuvent s'oxyder avec le temps et risquent d'être contaminées par des germes extérieurs. Elles peuvent, de ce fait, perturber le pH et l'équilibre du microbiote vaginal. De plus, elles ne doivent jamais être utilisées avec des préservatifs, car elles peuvent en compromettre l’efficacité et donc la protection contre les IST ou une grossesse non-souhaitée. Il s'agit donc d'un remède à employer avec beaucoup de précautions.
Les remèdes de grand-mère les plus utilisés, mais qui ne sont pourtant pas validés par la science
Certains conseils sont réellement efficaces. Premier réflexe de bon sens : porter des sous-vêtements en coton plutôt que dans des matières synthétiques pour laisser respirer la zone intime sans l'irriter. Cependant, il existe aussi un grand nombre de remèdes très communément utilisés dont l’efficacité, le dosage exact ou les effets n’ont pas été établis par la science :
- les capsules d'huile d'onagre et d'huile de bourrache souvent recommandées pour soulager divers problèmes gynécologiques tels que le syndrome prémenstruel (SPM), les douleurs de seins et les bouffées de chaleur de la ménopause.
- la camomille appliquée en compresses pour apaiser les irritations.
- l'huile essentielle d'arbre à thé fortement diluée ou une décoction de clous de girofle pour éliminer les bactéries et champignons favorisant la sécheresse vaginale. Celles-ci peuvent brûler les muqueuses si elles sont appliquées trop souvent ou en trop forte concentration.
- le curcuma, à utiliser par voie orale ou même appliqué localement pour apaiser et combattre les infections et l'oxydation des cellules.
- la prise de produits de la ruche comme la propolis et le pollen pour réguler l'équilibre hormonal.
- l'application de soins spécifiques naturels à base de calendula, d'aloe vera ou de gotu kola pour apaiser des muqueuses irritées et promouvoir la cicatrisation et la régénération cellulaire.
L'efficacité et le effets de ces remèdes naturels sur le corps n'ont pas encore fait l'objet d'études scientifiques sérieuses et adoptées par la communauté médicale.
Des solutions efficaces pour lutter contre la sécheresse vaginale
En cas de sécheresse vaginale, un traitement médical spécifique peut vous être prescrit par votre gynécologue afin de réduire votre inconfort au quotidien et pendant les rapports. Il est notamment important de faire appel à un·e professionnel·le de santé si votre sécheresse génitale est liée à des troubles hormonaux ou aux effets secondaires d'un traitement médicamenteux.
Pour préserver votre confort intime, il est primordial d'avoir une hygiène optimale mais pas excessive. Lavez seulement votre vulve, une fois par jour, pas plus, avec uniquement de l'eau ou éventuellement un soin adapté, sans tensioactifs chimiques pouvant attaquer le manteau acide de la vulve. Durant les menstruations, vous pouvez réaliser votre toilette intime matin et soir afin de limiter au maximum le contact entre le sang menstruel et vos muqueuses, car celui-ci peut modifier le pH de la zone intime.
D'autre part, les lubrifiants à base d'eau sont recommandés pour trouver un soulagement immédiat et retrouver du confort pendant les rapports sexuels. Une autre solution locale qui pourrait aider à restaurer votre bien-être serait le recours à un hydratant vaginal, sans ingrédients irritants, au pH et à l’osmolarité adaptés.
En résumé, si vous constatez le moindre inconfort d’ordre gynécologique ou douleur intime, il est crucial de consulter un·e professionnel·le de la santé en premier lieu pour obtenir un avis médical, avant de tester tout remède naturel ou remède de grand-mère que vous avez vu circuler sur les réseaux sociaux et qui peut être potentiellement dangereux et nuire à votre santé. Nous vous conseillons de toujours bien vous renseigner et de vérifier les sources de toute information ou conseil que vous trouvez sur le Web.